Caroline
LAMBERT
Psychologue clinicienne - Psychanalyste

Analyse de pratique

J'anime des séances d'analyse de pratique et de supervisions auprès d'une équipe éducative. Ce travail permet à l'équipe de prendre du recul face à des situations chargées émotionnellement et de trouver des réponses adéquates à chaque situation.

Le cadre

Le cadre est posé avant le début des séances. Il comprend notamment la durée et la fréquence des séances. Il me semble qu’un rythme mensuel est un minimum pour que ce temps de réflexion ait sa place dans l'institution.

La durée : 2h30 à 3h00

La séance se décompose en 3 temps :

Le nombre de participants doit être limité afin que chacun ait le temps de s’exprimer. On pourra le définir autour de 8 à 10 pers maximum.

Chaque salarié investit ce temps à sa manière. Certains s'exprimeront moins que d'autres et pourront aussi tirer des bénéfices de cette position d'écoute.

Une analyse de pratique, pourquoi ?

Prendre de la distance pour dénouer une situation problématique

On pourrait dire familièrement pour ne pas avoir le nez dans le guidon. C’est lorsqu’en tant que professionnel, nous n’avons plus de recul, nous sommes plus dans l’émotion que dans la réflexion, ça craque avec les collègues, la direction…

Les métiers d'enseignement, d'accompagnement et de relation d'aide sont riches en relation. L’apprentissage se fait davantage via l’expérience que par la théorie. Ce temps de repli, de réflexion, de recul est indispensable pour sans cesse se questionner sur son positionnement, pour pouvoir dénouer les situations complexes rencontrées au quotidien.

Il y a bien entendu l’histoire de chacun avec ses forces et ses fragilités qui résonne avec les situations rencontrées. Il s’agit de tenter de démêler ce qui peut faire écho et expose aussi le professionnel à des réactions inattendues. Cependant, l’analyse de pratique n’est pas un espace thérapeutique. Les questions personnelles ne sont pas résolues mais soulevées afin que le professionnel prenne conscience de ce qui ressurgit dans une situation de travail.

Les situations peuvent aussi bien se situer dans une relation de terrain qu’avec un collègue ou la direction.

Parler les situations complexes ou désamorcer l’agressivité

La place du psychanalyste en analyse de pratique n’est pas de prendre parti, mais au contraire d’aider le professionnel à mieux comprendre ce qui envenime une relation et ce à quoi ça fait écho pour lui. C’est aussi valoriser les professionnels dans leur travail et confirmer la place qu'ils occupent. Parler une difficulté, souffrance et qu’elle soit entendue par l’équipe, c’est déjà être reconnu dans sa place. L’agressivité remplace souvent une souffrance tue. En libérant cette parole, la situation conflictuelle peut être désamorcée rapidement.

Un professionnel peut avoir des griefs contre la direction. Un conflit éclate entre 2 collègues et en font pâtir le reste de l’équipe. Bien souvent, ce n’est pas l’autre personne qui est en cause mais le sentiment de ne pas être reconnu dans sa fonction, ses compétences.

C’est sur ce sentiment de non-reconnaissance que l’équipe sera amenée à réfléchir et non sur l’implication des membres de l’équipe sur le conflit en question.

Etre entendu sans être jugé

Le référent n’est pas médiateur mais par son attitude de neutralité permet que les questions sous-jacentes au conflit soient posées. En aucun cas, il ne donne raison ou tort à un membre de l’équipe auquel cas il se placerait dans une position de toute-puissance.

Le principe de l’analyse de pratique est de pouvoir s’exprimer librement sans être jugé. Parler, c’est s’exposer, prendre des risques, avoir le droit de douter, d’être dans l’erreur.

Le psychanalyste est garant de ce cadre. Il n’apporte pas de réponse, il n’a pas le Savoir. Cependant, sa position « hors équipe » lui permet d’accompagner les professionnels dans la réflexion. Il peut aussi éclairer la réflexion avec quelques éléments théoriques ou des références bibliographiques qui peuvent aussi permettre de prendre du recul et enrichir sa pratique.

Axes de travail : quelques exemples

Les outils

L’outil principal du psychanalyste est son écoute et ses références théoriques.

Son rôle est d’être garant du cadre en recentrant le débat s’il s’éloigne du thème de travail. Il reformule aussi les propos exposés par un professionnel. La reformulation permet de retranscrire un ressenti, une émotion avec d’autres mots, d’autres références.

Par exemple, après une intervention comme celle-ci : « Je n’en peux plus qu'on me renvoit que je ne sers à rien ». Le référent de l’analyse de pratique amènera le groupe à s’interroger sur le sentiment d’impuissance éprouvé…

Des temps de réflexion individuel ou par binôme seront suivis de temps de restitution et d’échange en groupe.

Des jeux de rôles pourront être proposés pour jouer des situations vécues et servir de support à la discussion.